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Drogues : les adolescents testent plus tard et consomment moins

Quand commence-t-on à boire, à fumer ? Quand expérimente-t-on pour la première fois des substances psychotropes ? Et, passé l’« essai », combien d’adolescents continuent d’en consommer ? A ces questions, les chiffres dévoilés par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), jeudi 25 janvier, apportent un message « globalement encourageant », selon les mots de son directeur, Guillaume Airagnes : l’âge des initiations – des « premières fois » – recule, quand bien même ces expérimentations s’amorcent toujours au cours des premières années de collège. Et les niveaux de consommation continuent de diminuer.
Ce sont deux des principaux enseignements de l’enquête nationale en collèges et en lycées chez les adolescents sur la santé et les substances, dite EnClass, menée par l’OFDT et l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP) avec le concours de l’éducation nationale. Quelque 9 566 collégiens et lycéens y ont participé, en répondant en classe à un questionnaire en ligne, entre mars et juin 2022. Il s’agit de la deuxième enquête du genre (la première aussi complète remontant à 2018). Adossée à d’autres investigations nationales et internationales, EnClass permet de comparer les niveaux d’expérimentation et de diffusion des substances psychoactives.
Dans le détail, pour ce qui est des collégiens, 43,4 % déclarent avoir expérimenté l’alcool en 2022 contre 60 % en 2018. Ils sont 11,4 % à avoir essayé la cigarette en 2022, contre 21,2 % quatre ans plus tôt. Les chiffres sont plus faibles pour le cannabis, mais la tendance n’est pas différente : ils sont 5,3 % des élèves, en classes de 4e et de 3e, à avoir testé cette substance, contre 6,7 % en 2018.
La photographie statistique évolue avec le niveau scolaire, en particulier lors du passage du collège au lycée. Concernant le tabac, l’expérimentation, chiffrée à 4,6 % en 6e, puis à 18,8 % en 3e, passe à 30 % en 2de. Pour le cannabis, 16,3 % des élèves de 2de disent en avoir consommé ; ils sont près d’un sur trois à le déclarer en terminale (31,2 %). Cela vaut, aussi, pour les usages « dans le mois » ou « réguliers » qui, lors du passage de la 3e à la 2de, connaissent une hausse.
Il n’empêche, et c’est le message sur lequel ont insisté, jeudi, en présentant l’enquête, ses deux coordinateurs, Stanislas Spilka, responsable de l’unité statistique de l’OFDT, et Emmanuelle Godeau, enseignante-chercheuse à l’EHESP : l’ensemble des niveaux d’usage des substances psychoactives est en baisse en 2022 par rapport à 2018. Une tendance que l’on peut faire remonter sur une période plus longue, depuis 2010, et qui s’est accentuée avec la crise sanitaire du Covid-19, à partir de 2020.
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